Un voyage merveilleux, Denis Darzacq
Cloître Saint-Pierre-le-Puellier, 45000 Orléans
Jusqu’au 24 août 2025
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L’exposition « Un voyage merveilleux » de Denis Darzacq à la Collégiale Saint-Pierre-le-Puellier d’Orléans repose sur plusieurs partis-pris scénographiques qui montrent la cohérence du projet de ce photographe né en 1961 et représenté par l’Agence VU depuis 1997.
La nef est laissée vide pour donner toute sa prégnance à l’architecture. Cela permet aussi au spectateur d’avoir une vue d’ensemble sur les œuvres de grand format alignées dans les espaces latéraux. Dans le chœur une seule image-principe de la série Ensembles situe la problématique urbaine dans son exigence graphique. À l’opposé un ensemble de 5 œuvres tirées de différentes séries depuis trente ans signifie la permanence de ces préoccupations liées au corps en action dans la ville.

Si le titre de l’exposition, Un voyage merveilleux, peut sembler un peu léger, c’est qu’il n’est pas la hauteur de la force des images, des liens énergétiques et esthétiques et esthétiques qui d’une œuvre à l’autre fonctionnent à la perfection. Ils nous parlent de transit urbain, d’errance assumée, d’itinéraire intime de soi à soi, comme l’écrit l’auteur « comment trouver son équilibre dans le cadre, sa place dans la société ? ».
La majorité des œuvres exposées font la part belle à un seul performer ou danseur dans l’apogée d’un mouvement extrême. Trois œuvres seules présentent plusieurs personnages, ce sont les acteurs du théâtre de Leeds, troupe de handicapés de la série Acte I. De la même époque, la vidéo Une visite au Louvre révèle des dialogues formels aussi ludiques que pertinents dans une approche corporelle singulière des œuvres du Musée.



Il s’agit avec eux de saisir moins un geste qu’une attitude commune en même temps que la venue à une visibilité nouvelle, marque d’une double reconnaissance artistique et sociale.
Poussant à fond cette logique, Denis Darzacq ayant l’opportunité de collaborer avec des danseurs de l’Opéra de Paris, il leur donne en modèle les postures singulières de ses performers handicapés. Si certaines de ces images apparaissent plus maniérées, elles n’en restent pas moins spectaculaires entre danse et équilibre. En effet, en dehors des œuvres d’Ensembles, plus statiques, les autres séries restent en quête de mouvements extrêmes dans le déséquilibre et la contradiction des lois de la pesanteur.

