
« Quale Repubblica »
AIEP Editore San Marino
30 euros
ISBN 9788860862594
@marco_vincenzi
Le site d’AIEP Editore
Sous le titre « Quelle République » sont réunis 5 photographes exerçant dans la République de San Marino. Ce livre s’ouvre singulièrement sur un texte rédigé collectivement par les auteurs avant que ne se succèdent les portfolios. Il regroupe des pratiques contemporaines en relation au paysage ce qui reprend une tradition italienne du XXe siècle autour d’une génération née dans les années 40 et 50.
Son manifeste est l’exposition-livre-catalogue créé en 1984 Viaggio in Italia ensemble mené par Luigi Ghirri (1943-1992), ce projet collectif réunissait une vingtaine de photographes, majoritairement italiens qui affirmait la domination d’une génération où l’on trouvait Mario Cresci (1942), Gabriele Basilico (1944-2013), Guido Guidi (1941), Olivo Barbieri (1954)….
Qualle Repubblica semble prolonger quarante ans plus tard cette publication en pariant sur une autre génération. Arcangelo Gabriele Mazza poursuit les expéditions nocturnes où le décor urbain prend toute sa séduction aux lumières redessinant la ville en forme de scènes pour touristes internationaux.

Plus original, Jean-Franco Bernucci avec sa série Du silence joue de l’équivalence assimilantabsence de bruit et absence de lumière pour ses prises de vue dans des conditions de basse intensité lumineuse qui donnent un aspect secret à la présence fantomale des objets comme des lieux.

Le cadre circulaire des tirages de Giorgio Busignani Trace di memoria reprend l’organisation formelle des panneaux routiers. Centrés sur les figures banales des petits édifices citadins aux architectures sans affectation particulière, ils communiquent comme des signaux.

Les diptyques de Gabriele Giardi Una foglia di fico documentent les espèces arboricoles qui acceptent de pousser dans les espaces restreints de la ville. Comme pour les constructions du précédent portfolio les deux auteurs choisissent une distance de proximité aux choses propre à, nous les faire partager.

Le travail le plus abouti est celui de Marco Vincenzi titré Documents où il gère diptyque et triptyque dans une savante construction des relations formelles qui unissent des images de natures différentes. Si l’ensemble met en lumière de nombreux portraits sensibles en noir et blanc, ils prennent sens dans la confrontation à des éléments non-humains qui les rend plus attirants. Les corps présents dans le cadre restent en suspens entre viande et sculpture, entre figures et vêtements, sur les seuils de danse à inventer à l’angle d’une rue. En revendiquant pour toutes ces réalités humaines le statut de Documents il leur donne un potentiel de fiction urbaine qui soumet à relecture leurs parcours contemporains.

