Lydie Palaric Vignau, Benoît Cary
Le sens du vent
Chronique d'un grand feu
Les éditions de l'Entre-deux-mers
19 € TTC
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Les textes de Lydie Palaric Vignau et les photographies de Benoît Cary dialoguent subtilement et retracent le cycle de la forêt, du feu à la régénérescence. Ce livre rend compte de la catastrophe de l’incendie qui a marqué les habitants des landes girondines : un phénomène si proche de ceux actuels.
Benoît Cary a documenté les paysages environnants le lieu de travail et d’habitat de Lydie Palaric Vignau. Celle-ci lui a envoyé des points GPS lui indiquant les lieux de ses promenades avant les incendies. Au regard des photographies, son texte écrit au départ comme une réponse au bouleversement qu’a connu le paysage forestier et ses collectes de paroles d’habitants, témoignent d’un moment encore si présent dans la mémoire de celles et ceux qui l’ont vécu. Les scansions entre les écrits et les images procurent en nous des émotions fortes, l’attente de la suite, des interrogations face aux vécus des personnes, qui comme l’autrice furent directement touchées par ces feux dévastateurs. Lydie Palaric Vignau nous fait aussi apprécier les particularités d’un milieu forestier fragilisé face auquel il convient de réagir afin d’envisager l’avenir. Les photographies de Benoît Cary redonnent un nouveau regard sur la forêt landaise métamorphosée. Elles montrent un paysage marqué par des arbres résistants, témoins de ce qu’il reste… rendent visibles le déboisement, l’horizon à perte de vue, puis la repousse, le vert qui redonne de la lumière à des plantations d’un noir inquiétant. Ses images ont appris à l’écrivaine, elle-même photographe, à redécouvrir son environnement, à continuer à y vivre en retrouvant une forme de sérénité.
La mise en page de l’ouvrage a été pensée de façon à ce qu’on puisse le parcourir comme une traversée et ainsi percevoir la transformation d’un paysage forestier créé par l’homme. Nous le refermons en songeant à nos relations avec les forêts, à nos amours pour les arbres, à la nécessité de préserver ces milieux, de laisser la nature retrouver son cycle de vie. Prenons alors conscience de la beauté des paysages qui nous sont proches et passons du temps à laisser advenir ce qu’ils ont à nous dire de l’état du monde.
Pauline Lisowski





