En dehors des revues purement techniques, les publications généralistes de qualité sur la culture photographique ne sont pas si nombreuses. La revue De l’air fête ses 25 ans, à cette occasion je me suis entretenu avec son fondateur Stéphane Brasca.

Interrogé sur son titre, il rapporte cette anecdote ; ayant trouvé l’orientation de la revue, il en considère les temps forts : reportage, rencontres, regards « cela fait beaucoup d’R ». À l’époque à ses côtés, deux photographes, deux journalistes, un graphiste et deux photographes. Son ami Grégoire Gorganov lui présente un autre photojournaliste Julien Châtelain.
À l’époque les modèles éditoriaux de Stéphane Brasca sont Actuel, l’Autre Journal et Nova. Il souhaite une revue incarnée. À ce sujet je lui fais remarquer que 90 % de ses couvertures contiennent des êtres humains. Quelques rares paysages, un dessin complètent ce choix revendiqué et qui correspond à la majorité des sujets abordés.

Pour célébrer ses 25 ans le magazine publie 3 numéros. « Quand j’avais 25 ans » permet à 83 photographes de divers courants actuels, mais tous proches de la rédaction de reproduire une de leurs images réalisées à cet âge. Un second numéro lui aussi actuellement en diffusion nous permet d’accompagner Guillaume Herbaut dans ses « 25 ans d’Ukraine ». Une troisième publication prévue pour la rentrée permettra à différents acteurs et protagonistes du médium d’imaginer la photo dans un quart de siècle.

Les deux premiers dossiers sont complétés par une partie information qui justifie la vocation affirmée du magazine. Avec la partie rétrospective sont abordées les actualités estivales de La Gacilly, d’Arles et de Photo-Luxembourg, des entretiens rendent vivantes ces infos illustrées, ainsi mon ami et collègue Paul di Felice fait le point sur ses activités éditoriales avec Café Crème et ses multiples actions curatoriales autour du Mois européen de la photographie au Luxembourg.
De même les reportages et fictions documentaires de Guillaume Herbaut sont prolongés par des sujets sur les Résidences de la Fondation des Treilles et celle de SMITH dans les vignes du Château Palmer soutenue par Leica.
Pour diversifier son action éditoriale, Stéphane Brasca a pensé à produire des livres, dans d’autres disciplines culturelles comme la gastronomie, mais aussi en lien à ses choix esthétiques. Avec des créateurs comme Bernard Plossu ou Antoine d’Agata, Richard Dumas… mais aussi en accordant sa confiance à de jeunes auteurs comme Sophie Alguié pour « Loin des jardins » ou Marc Polini pour « Les oiseaux ».
Mais l’initiative la plus originale est sans conteste l’édition de tirages de tête pour les magazines. Depuis le n° 62, pour aider ses lecteurs à construire une collection à petits prix, il propose des tirages numérotés et signés où on peut retrouver d’Agata, Nicolas Comment, Georges Rousse, SMITH…
Avec Polka, Fisheye et Like, De l’air est le plus vieux des jeunes magazines, il se maintient grâce à des initiatives multiples et à une ouverture à d’autres écritures, avec une maquette toujours inventive.