KogaOne – Là où passe la lumière, acrylique 2025

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KogaOne
Là où passe la lumière
M.U.R. Bastille
38 rue de la Roquette
75011 Paris
Juillet-octobre 2025
https://www.instagram.com/lemurbastille/
Raphy et Pascale Cohen, Le M.U.R. (Modulable Urbain Réactif) Bastille, direction artistique Cyrille Gouyette. Événement éphémère « De pierre et de papier », l’œuvre s’encre dans une lithographie imprimée par Michael Woolworth. 

Sur un pan de mur, étiré en hauteur, qui se découvre de l’entrée de la rue, un peu à l’ombre, un visage peint à l’acrylique, réaliste, dessille l’œil du passant. Multiplié et fractionné, il semble ne pas vouloir se donner à voir dans une unité, une identité simple. Il s’impose et se perd dans un paysage floral dense, plus ou moins flouté, des fleurs de la ville, marguerites, gerberas peut-être…, en composition blanche et chatoyante, rehaussée d’inserts et d’aplats de couleur vive. De près, le visage, aux yeux tendus vers le ciel, semble grêlé, grains de peau, salissures ou milliers d’impacts d’une lumière qui le modèlent fortement.

Dans cet agencement de formes, tout se joue à la fois en discontinu et en conjonction de contrastes, le net et le flou, l’organique et le géométrique, l’unité et la fragmentation, la lumière en éclat et en impuretés, la touche réaliste et spontanée… Et le passant s’interroge sur ce visage d’homme jeune, sur ce regard qui, démultiplié, semble grimper dans la perspective en élévation du mur vers un horizon de la rue de plus en plus éloigné.

Connu ou inconnu ? On se raccroche aux yeux, on cherche inévitablement des échos et des références, des modèles alors que les aplats de couleur provoquent et guident une diffraction du regard, que tout entraine vers un générique.

Généré par une intelligence artificielle à partir d’un prompt et de croquis, le portrait acquiert une texture sous les couches acryliques. Dans un travail ton sur ton, le pinceau de KogaOne à la fois donne vie à une image hyperréaliste et la brouille dans la réinterprétation des lumières, les interférences de focalisation. En connexion poétique au vivant, à ce qui existe et à ce qui n’existe pas, rêve et réalité se mêlent dans une image qui questionne ensemble la perception végétale de l’environnement urbain et celle de l’autre perçu, par sa présence et son regard, comme entité dans la ville qui nous regarde et que nous regardons.