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Une histoire politique des lucioles

Exposition au Magasin de Jouets d’Arles

Lucioles
Lucioles
Pour l’ouverture de sa nouvelle saison le Magasin de Jouets repris depuis mars 2012 par Nicolas Havette propose trois expositions travaillant la lumière et son inscription dans la nature ou dans l’espace, sous le générique Après les lucioles. Y sont réunies les sculptures filaires de Frank Dorat, le morphing permanent des vols d’étourneaux dans le ciel de Roma Termini cliché par Vanessa Santulo et deux séries couleurs de Michel Séméniako.

Voir en ligne : http://lemagasindejouets.fr/

Nombreuses sont les définitions : Les lucioles sont des coléoptères produisant de la lumière. Luciole est un logiciel libre pour la réalisation de films d’animation. Lucioles est un bulletin anarchiste. Luciole est le nom d’un personnage du manga Samurai deeper Kyo.

Dans son fameux texte de 1975 Pier Paolo Pasolini envisageait les lucioles comme autant de possibles contre-pouvoirs aux puissantes lumières aveuglantes du pouvoir. Doutant de leur réelle efficacité il titre son texte Disparition des lucioles. C’est sous le même titre que le poète et photographe Denis Roche écrit son essai sur les liens image texte aux éditions de L’Étoile en 1982. Reprenant l’hypothèse du cinéaste italien Georges Didi-Huberman publie Survivance des lucioles en 2009.

Prolongeant cette aventure Michel Séméniako oppose deux séries éclairées comme à son habitude avec des lumières d’appoint. Comme l’écrit Max-Henri de Larminat dans son Glossaire à l’usage des amateurs de lucioles

« La luciole, à l’instar de cet autre coléoptère sympathique qu’est la coccinelle dite bête à bon Dieu, incarne à première vue une image de joyeuse innocence. Les scientifiques qui n’ont que faire de notions aussi subjectives que, le bien et le mal, ou, le diable et le Bon Dieu, préfèrent en l’occurrence parler d’un simple phénomène de bioluminescence. »

C’est en 2007 que le photographe produit Lucioles , Lettres d’amour des mouches à feu. Il pense depuis à rapprocher ces images paisibles de scènes nocturnes de clandestins qu’il a réalisées à l’infrarouge pour sa série Exils. C’est cette opportunité particulièrement actuelle que lui offre le Magasin de Jouets.Il redonne ainsi une illustration sensible à la théorie pasolinienne comme à la pensée de Didi-Huberman

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