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Monick Kaddour danse dans l’ombre de la mémoire

« Mémoire effacée ».
« Mémoire effacée ».
Monick Kaddour est un des éléments actifs du GRAPh de Carcassonne où elle suit les workshops de l’atelier photo donnés par Eric Sinatora et dont elle est l’une des bénévoles. Elle vient d’exposer à la Maison des Mémoires dans une petite salle voutée ses photos noir et blanc de sa récente et émouvante série « Mémoire effacée ».

Voir en ligne : https://www.aude.fr/la-maison-des-m...

Le déclencheur de cet ensemble images numérique et vidéo est la vente de maison maternelle du Minervois suite au décès de sa mère. Elle nous introduit à la matérialité du lieu par quelques vues d’intérieur dans une atmosphère sombre accentuée par les plans serrés sur les murs et quelques ouvertures. Mais ces rares fenêtres carrées ne donnent plus sur aucun paysage que le deuil a comme effacé dans la lumière vive de la Région. Et puis sa silhouette apparaît contrastée, dansant dans la pénombre, l’auto-représentation mise en scène étant, plus que l’autoportrait, sa marque de fabrique.

D’abord enfantine, tenant une poupée cette figure mouvante nous fait partager le temps retrouvé de sa jeunesse dans la maison alors vivante. Un tirage cynotype inséré dans un cadre doré constitue sa signature . Sa danse improvisée se poursuit dans les différentes pièces de la demeure pour en exorciser la perte sentimentale Nous la retrouvons ensuite coincée dans l’entre-baillement d’une porte, son profil en pied redevenu la femme qu’elle est aujourd’hui.

Au fil de notre lecture des petits tirages encadrés de blanc nous nous trouvons face à une vidéo qui les ranime. Elle a le mérite de donner une musique et un rythme à cette chorégraphie mémorielle.Au centre de la pièce ressentie comme une chapelle profane une vitrine évoque sans ostentation les origines kabyles de la photographe. Un portrait du couple parental, quelques objets intimes et un cliché de la mère et ses filles constituent le point d’orgue de ce subtil travail de deuil d’un lieu et d’une relation filiale. La mémoire s’incarne vive dans une danse dans l’ombre de la mère perdue.

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