Des arts générant de perpétuelles mutations

Les communications sont le fait de chercheurs universitaires , 5 d‘entre eux ont aussi une pratique artistique personnelle, le toulousain Damien Beyouthy, Edouard Boyer, diplômé de l‘EnsAD, Vincent Ciciliato formé au Fresnoy , le bruxellois Bruno Goose et Arno Gisinger, diplômé de l‘ENSP d‘Arles.

Si les approches purement théoriques sont les plus nombreuses , un certain nombre d’illustrations accompagnent ces textes. La diversité des pratiques contemporaines et des esthétiques rendent cette étude et ses concepts fondateurs tout à fait cohérents. On apprécie d‘y retrouver Julien Prévieux et son approche distanciée des phénomènes économiques et sociaux, des anciens de l‘ENSP d‘Arles très engagés comme Mathieu Pernot ou le duo Geoffroy Mathieu et Bertrand Stofleth.

Les nouvelles technologies, l‘image numérique, les instruments de communication et les réseaux sont mis à contribution au service de ces échanges et fluidités .

Né en 1966 Édouard Boyer , diplômé des Arts décoratifs de Paris, pratique depuis plusieurs années performances, affichages anonymes dans la ville ou interventions sur Internet. Il multiplie les rapprochements de doubles de natures différentes , d‘un art à l‘autre , d un support de communication à ses autres versions technologiques.

Philippe De Jonckheere , né en 1964, a été formé aux Arts Déco de Paris, avant d‘étudier trois ans à Chicago , où il est en contact avec des artistes comme Robert Heinecken. Bloggeur, photographe, écrivain il est le créateur du site Desordre.net, qui mixe texte, photographie et hypertexte.

Mishka Henner est né en Belgique en 1976 et vit au Royaume-Uni où il a été diplômé du Goldsmiths College. Sa pratique numérique se concentre sur des sujets clés d’intérêt culturel et géopolitique. Il produit des livres, des films, des oeuvres photographiques et sculpturales à partir d‘une recherche documentaire combinée à une reconstruction méticuleuse de l’imagerie à partir de matériaux trouvés en ligne.

Deux initiatives liées à l’histoire et aux conflits passés ou présents utilisent des protocoles et des avancées d autres disciplines pour en rendre compte .

Forensic Architecture créé en 2010 est un groupe de recherche multidisciplinaire basé à l’université de Londres, et dirigé par l’architecte Eyal Weizman qui utilise des techniques et des technologies architecturales pour enquêter sur les cas de violence d’État et de violations des droits humains dans le monde.

Arno Gisinger, né 1964 en Autriche, est photographe et historien, dans installation Les bruits du temps il explore les rapports complexes qu’entretiennent les images avec les arts et les sciences. L’artiste a pu explorer les fonds d’images en sismologie : un corpus d’environ 4 000 plaques de verre photographiques, ainsi que les archives de dizaines de milliers de sismogrammes (photographies et papiers au noir de fumée).

Plus ambitieux quatre artistes ici étudiés approchent des situations artistiques et idéologiques contemporaines avec des installations complexes qui agissent comme des écosystèmes.

L‘artiste espagnol Daniel Steegmann Mangrané né en 1977 fasciné par la biologie, la botanique et l’entomologie, nourrit sa pratique liée à la nature de croyances amérindiennes, et d écrits d anthropologie. il travaille le dessin, la sculpture, la photographie et la vidéo pour faire de l’espace d’exposition un écosystème immersif où le vivant et la tropicalité baignent le spectateur dans une unité organique.

Tomás Saraceno est né en 1972 en Argentine est l animateur d’un laboratoire d’expérimentations artistiques et scientifiques indépendant, manifestant ses engagements écologiques. Il est connu pour sa recherche consacrée au projet Arachnophilia qui nous plonge dans l’univers des araignées et de leurs toiles et sonde le plus intime de leurs bruits. Au Palais de Tokyo en 2019 il produit ON AIR un écosystème en mouvement, gérant une chorégraphie entre humains et non-humains, présences animées et inanimées.

Pierre Baumann, né en 1973, plasticien et chercheur étudie les processus de création artistique à partir d’une approche qui observe l’interrelation des formes, des gestes et des milieux avec lesquels ils évoluent. Partant d’une relecture, d’une analyse et d’une actualisation du roman de Herman Melville, Moby-Dick ou le cachalot (1851) ces travaux portent sur l’étude des écosystèmes de création dans le contexte de nos « sociétés liquides ».

L‘artiste espagnol Daniel Steegmann Mangrané né en 1977 fasciné par la biologie, la botanique et l’entomologie, nourrit sa pratique liée à la nature de croyances amérindiennes, et d écrits d anthropologie. il travaille le dessin, la sculpture, la photographie et la vidéo pour faire de l’espace d’exposition un écosystème immersif où le vivant et la tropicalité baignent le spectateur dans une unité organique.

Le plus représentatif et le plus novateur d‘entre eux Pierre Huyghe est l‘objet d‘une étude de Julie Fabre, membre de l‘AICA sur le thème Porosité des mondes. Elle y rappelle la puissance esthétique et mentale d’installations bio-technologiques comme After ALife Ahead (2017) ou Umwelt (2019).