Les expérimentations graphiques du mouvement Transfiguring

Dans sa préface « Transfiguring ou la traversée des apparences » Christian Noorbergen en approche poétiquement la diversité : « Chaque œuvre de ces créateurs singuliers vibre à deux vitesses : impact de l’instant, sous un déferlement instinctif joliment organisé, et alluvions émotionnelles, dans la durée. »

Georges Dumas qui anime le collectif rédige une longue analyse sous le titre "Mouvement de photographie plasticienne."Si cette revendication généraliste a du sens c’est que les auteurs réunis abordent des sujets fort différents, on y trouve des portraits, du nu, de l’architecture, du paysage et des expérimentations formelles, spécifiquement photographiques ou agrémentées de technologies.

Bien qu’elle intitule ses clichés Peintures photographiques Isabelle Seilern utilise les procédés les plus spécifiquement photographiques . Elle explore autour d’elle lignes, courbes, surfaces, textures et matières. Adrienne Arth, qui est aussi comédienne et metteur en scène produit sa série Singulier anonyme par des ’expositions multiples pour donner des portraits plus vivants de ses proches.

A l’opposé Arnaud Sabot réalise les Transportraits de ses proches en mêlant des éléments graphiques de couleurs et de matières jusqu’à aboutir à des compositions d’un baroque contemporain.

VAM, utilise toutes sortes de techniques pour se concentrer sur l’expression sensuelle du corps nu de la femme qu’elle explore selon diverses esthétiques . Elle transforme certaines de ses œuvres en radiographies sur caissons lumineux et recourt aussi à la vidéo.

Le corps est aussi la matière première des oeuvres de Georges Dumas . Ses modèles sont issus de la peinture et de la sculpture classiques. Il en adapte les matières nobles au corps de ses modèles photographiés, les traitements créés à l’ordinateur sont d’une grande efficacité visuelle et d’une réelle prégnance.

Plusieurs artistes expérimentent paysage, urbanisme ou architecture. Françoise Pelsherbe met en scène des acteurs urbains du type participants à des parcours, elle mêle leurs corps en action habillés de vives couleurs à des décors industriels reproduits en noir et blanc. Cette théatralisation peut prendre des dimensions oniriques ou surréalistes.

Jean-Philippe Deugnier dans sa série intitulée Blueprint utilise l’impression sur feuilles lenticulaires, il combine plusieurs images de taille identique sur un même support. Les vues d’architecture urbaines ou industrielles qu’il produit ainsi mêlent procédés anciens et refonte technologique.

Dans une pratique mixte elle aussi Olivier de Cayron opère un séquençage des images et l’utilisation d’une trame industrielle, avec du plexiglass ce qui crée une vibration visuelle d’une réelle puissance.

Les protocoles de Willy Bihoreau sont plus complexes encore. Lui qui a pratiqué la musique électronique adopte une forme de sampling visuel.Il procède d’abord à la réalisation de croquis et d’esquisse. Puis il complète sa toile par des fragments visuels issus d’internet. Il procède ensuite à une impression avant un report sur toile et une finalisation à l’acrylique.

Les interventions graphiques de Marie-Laure Mallet-Melchior comme celles que l’on troue dans Départ pour Bangalore, Jaipur, 2017 tendent vers un rendu pictural des paysages, qui leur restitue une matière singulière.

Ulrike Bolenz a recours elle aussi à des supports transparents qui regroupent des images multiples qui se fondent. La photographie, y est toujours complétée par diverses techniques picturales ou graphique. Ces images qui prennent une dimension performative trouvent aussi de nouvelles formes de transcription du mouvement.