Les exigences analytiques et psychédéliques d’ EXPRMNTL

Au départ de cette exposition se trouve leur refus d’accueillir seulement un jeune artiste proposé par Christian Bernard pour le Printemps de Septembre 2009. A partir de l’esthétique envisagée leur contre-proposition collective mêle un nouveau psychédélisme à des approches plus psychanalytiques. Face au second refus du directeur artistique ils renoncent à avoir le label de la prestigieuse manifestation et programment leurs seuls choix.`

Parmi les très grandes signatures on peut apprécier des pièces de Jim Shaw, Douglas Gordon et même un très beau dessin en miroir de Magritte. Du côté des historiques du mouvement psychédélique on retrouve avec plaisir le poète Gérard Malanga. Pour l’aspect psychanalytique à revendication féministe une très amusante photographie de Annie Sprinkle dans sa période déesse Shiva à vocation sexuelle peut contrebalancer la répulsion du mutant à peau d’orange de Robert Gligorov.

Les effets de symétrie et de retournements miroiriques sont utilisés en vidéo par le belge Bernard Gigonoux pour transformer de simples navires et leur reflet sur l’eau en vaisseaux spatiaux flottant dans un blanc intersidéral. Son compatriote Ronald Dagonnier qui produit aussi des œuvres en nouvelles technologies montre ici une insolente et fort drôle mise en cause des quatre principales religions à travers des édifices d’appel au recueillement qu’une main insolente transforme en purs objets phalliques.

Un très puissant triptyque de Daniele Buetti ouvre cette cette exposition où l’on retrouve avec le même bonheur l’un de nos très grand (bien que jeune) vidéaste français Samuel Rousseau avec sa vidéo-sculpture des « Fleurs de Kérosène ».

Parmi les découvertes de la galerie les photographies de Vincent Bergerat l’an dernier constituaient une véritable révélation. Elle se confirme aujourd’hui par une œuvre d’une toute autre facture la « BVB Banque Vincent Bergerat » ses billetssur papier photo, son mini-comptoir pour caissière sexy et son impact sur la carte du monde où celle-ci se projette dans une sculpture de mini-boulettes de chewing –gum qui renouvelle le wall drawing en un bas-relief éphémère.

Entre psychédélisme et interrogation de l’impact des affects sur l’économie globale, cette exposition prouve que les galeries françaises de la capitale comme celles qui défendent leur exigeant point de vue en province ont un rôle essentiel à jouer lorsque la question du sens se pose en œuvres d’artistes connus et de jeunes talents à découvrir.