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La découverte de l’oeuvre majeure de David Hammons

Fondation Pinault Paris

La fondation Pinault est d’évidence un nouveau lieu important de l’art contemporain dans la Capitale. L’architecture revue par Tadao Endo se porte au service des oeuvres exposées quelle que soit leur nature offrant divers types de lieux de monstration. De l’actuel accrochage vu avant l’inauguration de Charles Ray je ne retiendrai cependant que la découverte de l’oeuvre si singulière de David Hammons.

Voir en ligne : https://www.pinaultcollection.com/fr

Je ne dirai rien de l’enfilade de petits tirages de Nobuyoshi Araki, sinon ma déception devant cette série Private Diary (For Robert Frank).Le travail comme l’accrochage soudain m’est apparu très daté . Est ce parce que je reste fasciné par le sublime journal Sentimental Journey et que l’ensemble ici revendiqué au nom d’un travail de deuil de l’épouse me semble aujourd’hui bien convenu dans ses apparentes provocations ?

La collection d’oeuvres de Bertrand Lavier est tout à fait significative de ses principaux protocoles objets ou miroirs repeints, superpositions d‘éléments du quotidien, structures décoratives extraites des productions de Disney…. Là encore l’effet d’inscription dans une époque se fait ressentir, même si les vitrines historiques du passage circulaire entourant la rotonde constituent un décor idéal pour les mettre en valeur. Une pièce comme Christos reprenant une figure christique en nickel garde a contrario une force spécifique toujours actuelle.

Jouant d’un faux effet d’époque la vidéo du plasticien canadien de Vancouver Stan Douglas, né en 1961, Luanda-Kinshasa constitue pendant six heures ce qu’il nomme « un récit hypothétique ». Cet enregistrement musical samplé numériquement restitue une séance en studio des années 70 au légendaire lieu d’enregistrement Colombia. Entre jazz, funk et afro béat cette fiction documentaire a une grande force créative.

Cette scène afro-américaine est majestueusement représentée par la découverte pour la première fois en Europe d’un ensemble de David Hammons , sculpteur, installateur né en 1943, qui vit et travaille à New York . Si comme Bertrand Lavier il récupère des objets du quotidien, ceux-ci ne sont pas référencés de façon générale à la société de consommation mais sont inscrits dans sa communauté. Il a aussi une réelle capacité à récupérer et à transformer le mobilier urbain mais aussi les déchets de la ville. Une grande bâche en plastique posée sur un papier d’emballage trouve sa dimension cartographique, un poteau de basket prend une forme de luminaire baroque, grâce à une customisation d’ampoules . Ses assemblages précaires peuvent inclure des animaux empaillés.Ses titres à vocation poétique évoquent métissage et colonialisme.

Les oeuvres en deux dimensions parmi le plus prégnantes sont faites de pigments sur papier. Si elles apparaissent comme de singuliers négatifs photographiques elles sont produites par l’imposition de graisse sur le visage, les mains et les vêtements de l’artiste. Il intervient ensuite par empreinte sur un papier d’art. Le dynamisme , l’humour critique qui sous tendent ces oeuvres sont renforcés par l’inscription culturelle incarnée dans un art africain réactualisé.

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++INFO++
Fondation Pinault 2, rue de Viarmes 75001 Paris

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