Faits d’Hiver, un festival singulier

Christophe Martin directeur du Festival depuis 1999, Thomas Hahn, rédacteur du site www.dansercanalhistorique et Philippe Verrièle, critique et co-auteur de Danser la peinture avec Laurent Paillier complètent ces approches subjectives de spectateurs privilégiés par des focus thématiques plus théoriques sur des questionnements fondamentaux de cette discipline.

Ils s’intéressent au caractère unique du spectacle par des recherches sur la reprise ou la question des mémoires. Le rapport au réel est passé au filtre de l’opposition Fiction/Fake, aux relations avec la littérature et aux questions de composition et de récit en danse. Les liens à d’autres disciplines leur permettent d’aborder bien entendu la musique mais aussi le cirque, les arts plastiques et la création numérique. D’autres champs sont étudiés comme ceux de l’érotisme ou de la sociologie, ainsi que les points communs et divergences avec la performance. De façon complémentaire sont étudiées les situations africaines ou japonaises et le rapport aux amateurs.

En annexe l’ensemble de la programmation de 199 à 2018 est analysée avec la référence des créateurs, chorégraphes et interprètes . Des portraits des principaux danseurs complètent ce panorama. On y trouve des célébrités actives dès les années 1960 comme Carlotta Ikeda ou Andy Degroat, ceux de la génération suivante comme Thomas Lebrun.

Ce livre grâce aux excellentes images produites par deux spécialistes de la photo de plateau que sont Laurent Paillier et Laurent Philippe déjà publiés par ce même éditeur ou le plasticien Frédéric Nauczyciel, mais aussi à ces biographies permet de nous familiariser avec une génération née dans les années 1980 où les femmes sont nombreuses. On peut s’attacher ainsi aux pièces de Tatiana Julien, Perrine Valli ou Aude Lachaise.

Pour terminer ce livre donne aussi à voir et à comprendre des créations radicales très contemporaines comme celles du couple Annie Vigier et Franck Apertet sous le label Les gens d’Uterpan ou les œuvres multimédia de Gabriel Hernandez ou du collectif (La) Horde qui revendique une danse post-internet.